On pense souvent que la cup menstruelle est une invention récente, portée par la vague écolo des années 2000. Erreur !
C'est en réalité une protection périodique très ancienne, qui a traversé les guerres, le puritanisme américain et les échecs commerciaux avant de devenir l'alternative numéro 1 aux tampons. Prêt·e pour un voyage dans le temps ?
Sommaire de l'article
1- Fin du 19e siècle : Les ancêtres (Les "réceptacles cataméniaux")
À la fin du 19ème siècle, plusieurs brevets sont déposés aux États-Unis, tous par des hommes. On parle alors de « réceptacles cataméniaux ».
Cataménial vient du grec ancien cata- (déchéance, résorption) et -menial (le mois). Un mot savant pour dire "ce qui recueille les règles".
1867 : Le tout premier concept
Un certain S.L. Hockert (Chicago) brevète un récipient relié à une ficelle et une ceinture. C'est l'ancêtre officiel, même si on ne sait pas s'il a été produit.

1884 : La version "Tuyauterie"
Hiram G. Farr invente une coupe interne reliée à un... tuyau, qui vide le sang dans une poche externe. Ingénieux pour les flux hémorragiques, mais sans doute peu confortable !

1892 : L'ancêtre à bretelles
Julius J. Vernier se lance aussi. Il commence par un premier brevet, puis l’améliore en 1893 en lui offrant un ‘support’ sous la forme d’une ceinture avec des câbles.

1901 : La première cup sans support
Jacob R. Lang crée une cup asymétrique en caoutchouc dur, qui tient seule grâce aux muscles vaginaux. Elle avait même un bouchon à vis pour être vidée ! C'est la première "vraie" cup autonome.

2- 1930's : La naissance de la cup moderne
C'est l'âge d'or. Deux modèles apparaissent, dont celui qui fixera le standard pour 80 ans.
1932 : La Daintette
Produite en caoutchouc vert opaque par The Dainty Maid (USA), elle est brevetée mais restera confidentielle et jamais vendue en Europe.

1935 : Leona W. Chalmers, la pionnière
C'est elle, l'actrice américaine en couverture de cet article. Elle dépose le brevet de la coupe menstruelle telle qu'on la connaît encore aujourd'hui. Produite en caoutchouc vulcanisé, elle est souple et efficace.
Le coup dur : La Seconde Guerre Mondiale éclate. Le caoutchouc est réquisitionné pour l'effort de guerre. La production s'arrête net.

3- 1950-2000 : La traversée du désert et le retour
1939-1963 : L'échec de la Tassette
Un entrepreneur rachète le brevet de Chalmers et lance "La Tassette". Malgré des pubs sur Broadway, c'est un échec commercial.
Pourquoi ?
1. Le puritanisme : les femmes n'osent pas toucher leur intimité.
2. La durabilité : une fois achetée, la cliente ne revient pas (un cauchemar pour le capitalisme des 30 Glorieuses !).

1970 : La Tassaway (Jetable)
Pour contrer le problème de rentabilité, la marque lance une cup jetable. Mais des soupçons de fraude financière couleront l'entreprise en 1972.

1984 : The Keeper (Le retour)
Lou H. Crawford relance le concept avec "The Keeper" (toujours en vente !), fabriquée en latex. C'est le début du renouveau, porté par les mouvements écologiques aux USA.

4- Années 2000 : L'explosion des marques
Des dizaines de marques voient le jour dans le monde entier. Toutes ou presque sont basées sur les premiers brevets tombés dans le domaine public.
Les seules différences ? Le design de la tige (boules, stries, creuse) et la couleur.

5- 2015 : La rupture technologique (La Cup Luneale)
Pendant des décennies, le design n'a pas bougé : un entonnoir + une tige. En 2015, Teolab dépose le brevet de La Cup Luneale.
C'est la première innovation majeure depuis 1935 :
- Suppression de la tige : Finies les irritations et l'inconfort.
- Le MoonPad : Une zone de préhension ergonomique pour un retrait sécurisé.
- Made in France : Une production locale et un matériau plus pur (Silicone médical platine).

Et demain ?
Bravo d'être arrivé·e au sommet de cet Everest historique ! 🚩
Luneale s'est construite avec vous. Alors, dites-nous : quelle est la prochaine révolution ? Qu'est-ce qui manque à votre cycle pour être plus doux ?